Au vu des défis à relever en matière d’environnement et d’inégalités sociales, se préoccuper de sa garde robe peut sembler bien futile.
Et pourtant. Seconde industrie la plus polluante au monde après celle du pétrole, le secteur du textile collectionne les trophées en conditions de travail inhumaines, salaires misérables et main d’œuvre infantile.
Pour s'en convaincre, une petite infographie suffit :
L'impact d'un simple T-shirt
Des chiffres tellement grands qu'ils en paraissent comme éloignés de notre réalité. Pour mieux appréhender l'impact de nos vêtements, cette courte vidéo explique le processus de fabrication d'un T-shirt. Qui ne possède pas un T-shirt dans sa garde-robe ? (pour les sous-titres en français, cliquez sur le rouage en bas à droite de l'écran)
Par ici également pour une très bonne infographie sur la face cachée d'un T-shirt de la fast fashion.
Et maintenant, on fait quoi ?
À moins d'avoir habité dans une grotte ces dernières années, vous étiez probablement déjà au courant de la situation. Comme moi, vous êtes peut-être passé par différentes phases :
- #cynique : ''Ben attends, au moins les ouvriers du textile reçoivent un salaire et ne meurent pas de faim !''. Le même argument utilisé par les esclavagistes qui considéraient déjà comme un grand achèvement de fournir un abri et de la nourriture aux esclaves.
- #jypeuxrienmoi : ''Ce n'est pas une personne de plus ou de moins qui fera la différence''.
Dixit 7 milliards de personnes. - #cestpasmafauteamoi : ''Tout est de la faute de ces vils gouvernements et fourbes entreprises''. Certes, gouvernements et multinationales partagent une (grande) part de responsabilité, mais en quoi cela nous exonère-t-il des nôtres ?
- #hommepressé : ''J'ai pas le temps moi !''. J'ai le temps de passer 4h48 sur internet ou consulter compulsivement mon portable entre 26 et 50 fois par jour (moyenne française), mais pas assez pour lire une étiquette ou chercher une alternative durable et respectueuse des droits de l'homme lors d'un achat.
- #cestuntrucdebobo : la situation avance bien avec ce genre d'argument.
En commençant cette nouvelle saison, il m'a bien fallu regarder la réalité en face et ouvrir mon armoire. Après une heure passée à lire les étiquettes, bilan : hormis une paire de Veja et deux-trois fringues en coton bio, la quasi totalité de mes vêtements viennent du Bangladesh, de l'Indonésie, de la Chine ou de la Turquie. En connaissant l'empreinte écologique et sociale d'un seul T-shirt - 2 500 litres d'eau, 40 000 kilomètres parcourus, des pesticides toxiques (#mercimonsanto) et un pourcentage ridicule du prix d'achat qui revient à l'ouvrier qui l'a fabriqué -, ma garde-robe m'a donné un gros coup au moral.
'' Parfois, la meilleure façon de résoudre un problème, c'est de ne pas y participer ''
Et si, entre la culpabilité et la résignation, il y a avait une troisième voie ?
“Parfois, la meilleure façon de résoudre un problème, c’est de ne pas y participer” disait Einstein.
La meilleure façon de ne pas participer à ce système : cesser tout simplement d'acheter des vêtements à des marques peu respectueuses des hommes et de la planète. C'est possible sans se ruiner ou porter des vêtements troués? C'est ce que j'ai voulu savoir dans cette deuxième Saison du Cohérence Project : Fashion mais pas con.
Envie d'en savoir plus sur le sujet ?
Trois ressources indispensables :
- La jolie infographie interactive et pédagogique de l'Adème, disponible ici !
- Le documentaire The True Cost, dispo sur Netflix ou le site internet dédié
- Le Fanzine 1 de l'asso Fashion Revolution : articles, jeux, photos et poèmes pour approfondir sa connaissance du textile de manière ludique (en anglais seulement)
> Épisode suivant
#2 Quantité VS Qualité