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#8 Le futur de la mobilité

Au terme de cette troisième saison, un constat s’impose : si vivre zéro déchet et s’habiller responsable relève surtout d’une bonne dose de détermination, se déplacer sans nuire à l’environnement représente un enjeu allant au-delà de notre volonté. En France, seule une minorité peut aujourd’hui se passer de voiture et voyager facilement en train : les habitants de quelques villes et les Parisiens.

Face à cet un accès inégal aux alternatives, il est tentant d’attendre que l’état et les entreprises fassent leur part sans faire la nôtre : un trajet en voiture ou en avion de plus ou de moins, quelle différence ? Si je suis le seul à changer, à quoi bon ?

Résultat : bienvenue en paradoxie. Nous pestons contre l’augmentation du tarif de l’essence mais peu d’entre nous envisagent le covoiturage ou l’utilisation du vélo quand cela est possible. Nous nous lamentons de l’air pollué de nos villes, et nous nous opposons aux mesures qui rendent l’accès au centre-ville plus difficile pour les automobiles. Nous nous plaignons de la fermeture des liaisons de train dans les zones rurales…mais nous ne les utilisons pas.

En résumé :

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C’est peut-être le moment de se rappeler la sagesse de Gandhi avec cette phrase qui, malgré sa simplicité apparente, n’en reste pas moins profondément nécessaire : soyons le changement que nous voulons voir dans le monde.

On ne peut pas, sous prétexte qu'on ne peut pas tout faire, ne rien faire du tout

Dans son livre Les sept habitudes des gens efficaces, l’américain Stephen Covey a illustré dans un schéma l'importance, tant pour la société que pour soi-même, d'être acteur du changement.

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Le cercle des préoccupations représente l’ensemble des choses sur lesquelles nous n’avons aucune influence, comme le climat ou le système de transport.

Le cercle d’influence concerne les choses sur lesquelles nous n’avons pas de contrôle mais que nous pouvons influencer par nos actions et nos pensées. Se mettre au zéro déchet, s’habiller écolo et voyager différemment ne sauvera pas la planète, mais n’en constitue pas moins une action positive qui, si elle est suivie, contribuera à la solution.

Dans le cercle de contrôle se trouvent enfin tous les choix sur lesquels nous avons un contrôle total. Abandonner les bouteilles en plastique au profit d’une bouteille réutilisable, covoiturer une fois par semaine avec un collègue pour aller au travail ou partir moins loin en vacances ne dépendent que de nous.

Pour Covey, les personnes les plus positives et proactives sont celles qui se concentrent davantage sur leur cercle de contrôle et de d’influence, et ne gaspillent pas leur énergie à tenter de changer les choses présentes dans le cercle de préoccupations. Au lieu de se donner bonne conscience en blâmant l’état, les multinationales et les autres, faire ce qu’il est possible de faire à son niveau. Ce qui ne signifie pas qu'il faille abandonner son esprit critique sur notre système politique et les entreprises, évidemment...

La bonne nouvelle, c’est que des personnes, des villes, des entreprises et des gouvernements ont décidé de faire leur part. Pour finir cette troisième saison avec une touche d’optimisme, voici un petit florilège d’initiatives qui risqueraient bien de changer notre façon de nous déplacer !

Le futur de la mobilité

Se déplacer plutôt que posséder

La voiture individuelle ne fait plus rêver la jeune génération : c'est ce qui ressort de nombreuses études. L'usage est désormais privilégié à l'objet. Malgré les déboires d'Autolib à Paris, peut-être verrons-nous un jour des villes où les seules voitures qui circuleraient seraient celles en autopartage ou fournissant des services indispensables (ambulance, taxi, etc.).

L'hydrogène, l'énergie de demain ?

Une voiture qui produit de l'eau buvable pour seule ''pollution'' ? Ça existe déjà : la Toyota Mirai, qui fonctionne à l'hydrogène. Une énergie qui pourrait bien changer la donne et fournir la solution aux déplacements dans les zones peu desservies par les transports en commun. Pour en savoir plus sur le sujet, rien de mieux qu'une petite vidéo de C'est par sorcier avec Jamie et Fred.

Présentation de la Toyota Mirai. Seul bémol pour l'instant : le prix !

Des voies d'autoroutes réservées aux comportements vertueux

Quoi de mieux pour encourager le covoiturage que de récompenser les personnes qui en font ? L'autoroute qui relie le Mont-Blanc à Genève dispose d'une voie réservée au covoiturage, permettant ainsi d'éviter les bouchons pour les voitures à plusieurs passagers. Généralisé, le covoiturage diminuerait de 27% les émissions des gaz à effet de serre selon the Shift Project.

Vers l'autosuffisance alimentaire ?

Les villes de Rennes, Grande-Synthe ou Albi, pour ne citer qu'elles, ont décidé de se lancer dans un programme ambitieux d'autosuffisance alimentaire. Objectif : nourrir leur population en produits locaux, de saison et de qualité tout en réduisant la distance (et la pollution) entre le champ et l'assiette. Utopique ? En 1800, Paris intramuros était complètement autonome en nourriture.

Les citoyens montrent l'exemple

Les individus qui alignent leurs valeurs à leurs actes se multiplient, y compris quand il s'agit de transport. Greta Thunberg, la Suédoise à l'origine des grèves scolaires pour le climat, se déplace uniquement en transport en commun et a décidé de traverser l'Atlantique en voilier pour être présente à la prochaine Conférence sur le climat. Julien Vidal, auteur du blog Ça commence par moi, ne prend plus l'avion depuis plusieurs années. La famille à l'origine du site pionniers.org a abandonné la voiture, et nous explique combien sa vie a changé - en mieux.

Nouvelles technologies, lois innovantes, entreprises pionnières ou initiatives personnelles : nous aurons probablement besoin d'un véritable cocktail de solutions pour diminuer l'impact de nos déplacements. En attendant un futur plus vert, commençons ici et maintenant, non ?