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#7 Compost, compost

3 décembre 2017

Il y a quelques années, après la lecture du livre No Impact Man, de Colin Beavan, j'ai commencé à m'intéresser au compostage. Merveilleux projet, mais l'idée d'avoir des vers de terre dans mon studio me chauffait moyen, pas plus que de perdre 1 mètre carré de mon espace vital, qui s'étendait à cette époque-là sur un territoire de 25 mètres carré. Bref, l'idée est venue et bien vite repartie.

En commençant le projet cohérence, plus moyen d'y couper : les résidus organiques - ou biodéchets, c'est plus tendance - constituent 36% de ce que nous jetons chaque année. Quand ils ne finissent pas enterrés ou dans une décharge en plein air mélangés à du plastique ou autres matières non recyclables, ces déchets sont incinérés. Assez stupide quand on sait que, dans des conditions idéales, ils pourraient se décomposer naturellement et se transformer en compost fertile. Dans le cas contraire, ces déchets créent des conditions favorables à l’émission de méthane dans l’atmosphère. Cela vous laisse de marbre? C'est normal, vous ne saviez probablement pas comme moi que ce gaz a un pouvoir de réchauffement global 25 fois supérieur à celui du CO2. Ah oui...

Certaines villes et pays l'ont bien compris : en Autriche, en Allemagne ou dans certaines communes italiennes et espagnoles, les biodéchets sont jetés dans une poubelle à part, compostés puis utilisés comme engrais naturels dans les espaces verts des agglomérations. Double économie : inutile d'acheter des engrais chimiques, et inutile de construire des centrales d'incinération polluantes ou des décharges. En toute logique, c'est aussi moins d'impôt pour le contribuable. Bref, tout le monde y gagne.

Comme en France on aime bien discutailler avant de passer à l'action, seulement 9% des biodéchets sont valorisés à ce jour mais, bonne nouvelle !, la loi de transition énergétique de 2015 prévoit que tous les particuliers disposeront d'une solution pratique de tri à la source de leurs biodéchets avant 2025. En attendant, que peut-on faire à notre échelle de petit consomm'acteur pressé?

Solution n°1 : votre ville

Vérifiez que la commune dans laquelle vous habitez ne propose pas déjà ce service. Une centaine de collectivités ont d'ores et déjà déployé une politique de collecte des déchets organiques, comme Lille, Bordeaux, Rennes, Niort, Lorient, Nevers, Pau, Arras, Clermont-Ferrand... Paris expérimente actuellement cette nouvelle collecte dans le 2e et 12e arrondissements.

Solution n°2 : un composteur collectif

N'y aurait-il pas un composteur collectif à côté de chez vous ou un association qui proposerait ce service? À Lyon par exemple, l'association Les Compostiers vise à développer le compostage collectif urbain. La métropole lyonnaise accompagne par ailleurs les personnes intéressées en fournissant bacs du composteur, formation et suivi pendant 9 mois. Plus d'infos ici.

Pour vous faciliter la tâche, une carte interactive vous permet de localiser près de chez vous les initiatives collectives de compostage !

Un exemple de composteur collectif dans une copropriété

Solution n°3 : un composteur à la maison

Et pourquoi pas installer un composteur chez vous ? Selon que vous habitez en appartement ou dans une maison, le choix sera différent. Pour se renseigner sur les différentes options, le livre Faire son compost de Jean-Michel Groult ou Zéro Déchet de Bea Johnson, dans lequel se trouve un comparateur des différentes solutions, peuvent vous aider. Les sites d'information - celui-ci est bien fait - sont également légion sur le net. L'Ademe a également publié un guide complet disponible ici.

Certaines communes proposent même des composteurs gratuitement ou à tout le moins une aide ; c'est le cas du Pays d'Aix (pour les amis et la famille qui me lisent).

Et moi ?

J'ai de la chance, car j'ai découvert dans la ville où je vis désormais - Rio de Janeiro -, une petite entreprise incroyable, Ciclo Orgânico: une fois par semaine, une personne en vélo vient récupérer mes résidus organiques, que je conserve dans un seau hermétique prêté par l'entreprise. Le cycliste récupère le sac plastique (biodégradable, bien sûr) contenant les déchets et me donne un nouveau sac, puis va ensuite composter sa collecte dans l'un des parcs de la ville.

C'est tout!

Gros avantage : c'est un compostage avec microéléments, je peux donc tout mettre, y compris os, agrumes ou coquilles d’œufs. Je paye un abonnement mensuel équivalent à 15 euros par mois (oui, ce n'est pas encore accessible à tout le monde). A la fin du mois, j'ai le choix de récupérer mon compost, d'en faire don à un producteur de fruits et légumes bio, ou de recevoir des herbes aromatiques. Cerise sur le gâteau : l'entreprise tient le compte de mes déchets et je connais exactement le quantité de biodéchets que j'ai compostés et les tonnes de Co2 évitées.

Avis aux entrepreneurs français pour répliquer ce beau projet !

Pour en savoir plus sur le compostage :

Source : Biodéchets, Ministère de l'écologie, février 2017